Les populations d’animaux marins ont chuté de moitié en 40 ans

Les populations d’animaux marins ont chuté de moitié en 40 ans

Le 17/09/2015

Selon un nouveau rapport du WWF, l’océan est en train de se vider de ses animaux. Les activités humaines sont mises en cause.

Les populations d’animaux marins (poissons, mammifères, mais aussi oiseaux et reptiles) ont chuté de moitié depuis les années 1970 du fait de la surpêche, de la pollution et du changement climatique, a averti mercredi 16 septembre 2015 l’ONG environnementale WWF. « L’action de l’homme est à l’origine de ces tendances : de la surpêche et des industries extractives à l’aménagement du littoral et à la pollution, en passant par les émissions de gaz à effet de serre responsables de l’acidification océanique et du réchauffement des mers », a dénoncé l’organisation internationale basée en Suisse dans un nouveau rapport. Et ce, alors que l’appétit de l’homme pour le poisson ne cesse d’augmenter : à l’échelle mondiale, la consommation moyenne par habitant est passée de 9,9 kg dans les années 1960 à 19,2 kg en 2012.

CONSTAT. Dans son rapport, le WWF explique que son indice Planète Vivante des populations marines, qui mesure la tendance suivie par les populations d’animaux marins, « a enregistré une régression de 49% entre 1970 et 2012 ». Certaines ont même vu leur effectif fondre de près de 75%, s’alarme le WWF dont l’étude est effectuée sur une base d’observation de 5.829 populations appartenant à 1.234 espèces. La période s’étendant de 1970 au milieu de la décennie 1980 a connu la contraction la plus marquée, suivie d’une relative stabilité, avant que l’effectif des populations ne reparte récemment à la baisse. L’indice global masque toutefois des écarts considérables entre régions : si les effectifs sont en hausse sous les latitudes élevées (par rapport à un niveau lui-même en net retrait), ils déclinent en revanche en milieu tropical et subtropical.

Un effet domino

Les experts lancent ainsi l’alerte : les récifs coralliens et prairies sous-marines pourraient disparaître du globe d’ici 2050 sous l’effet du réchauffement climatique. Or sachant que plus de 25% de toutes les espèces marines y habitent et que près de 850 millions de personnes bénéficient directement de leurs services économiques, sociaux et culturels, la perte des récifs coralliens représenterait une « extinction catastrophique, aux conséquences dramatiques sur les communautés ». « Nous conduisons collectivement l’océan au bord du précipice », a souligné le directeur général du WWF, Marco Lambertini, dans la préface du document. « En l’espace d’une seule génération, les activités humaines ont gravement dégradé les océans en capturant les poissons à un rythme supérieur à celui de leur reproduction et en détruisant les nourriceries », a-t-il expliqué, soulignant que l’effondrement des écosystèmes océaniques risque de déclencher « une grave crise économique ».

À titre d’exemple, la mer Méditerranée est l’une des plus anciennes zones de pêche du globe et fait vivre les gens depuis des siècles. Mais elle est aujourd’hui largement surexploitée : à peu près 1,5 million de tonnes de poissons y sont prélevées chaque année et 89% des stocks sont épuisés. Le rapport du WWF indique aussi que les espèces essentielles à la pêche commerciale et à la pêche de subsistance sont peut-être celles subissant le déclin le plus marqué. En guise d’exemple, le rapport fait état d’un spectaculaire recul de 74% des effectifs de la famille englobant des poissons aussi prisés que le thon, le maquereau et la bonite.

SOLUTION. « Les décisions prises lors de la conférence mondiale pour le climat à Paris dans quelques semaines auront un impact décisif sur l’avenir des océans », estime le WWF en soulignant que « les engagements internationaux existants sont très loin de suffire à éviter des niveaux de réchauffement et d’acidification jugés désastreux pour les systèmes océaniques dont, en fin de compte, nous dépendons tous ». Mais des solutions existent : sauvegarder et reconstituer le capital naturel marin, consommer plus raisonnablement et donner la priorité au développement durable, selon le WWF.

Source : Sciences et Avenir

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