Comment prévenir la transmission de maladies de l’homme à l’animal (et inversement)...

Comment prévenir la transmission de maladies de l’homme à l’animal (et inversement) ?

Le 23/04/2015

Nos animaux domestiques partagent nos intérieurs, parfois notre lit, nous les caressons, ramassons leurs déjections, etc. Nous somme si proches les uns des autres que nous partageons même… nos pathogènes !

Les enfants sont particulièrement exposés au risque de zoonoses, de par leur tendance à porter leurs mains à la bouche après avoir touché les animaux.

Jason W. Stull et son équipe de recherche de l’université de l’Ohio (USA) ont passé au peigne fin 500 publications scientifiques ayant trait aux maladies se transmettant de l’homme aux animaux et inversement, les zoonoses. Cette étude a pour point de départ deux constats : la proximité des animaux domestiques avec leur propriétaire et le manque de communication sur le sujet, menant parfois à des situations à risque. Les chercheurs ont donc étudié la nature des pathogènes et  les précautions à prendre pour éviter la contamination.

Quels sont les cas les plus à risque ?

Les personnes dont le système immunitaire est fragilisé ont tendance à développer plus facilement des pathologies, au contact des animaux. Parmi elles, les individus malades, mais aussi les gens de plus de 64 ans et les femmes enceintes. Les enfants, par leurs pratiques peu hygiéniques  – notamment leur tendance à porter les mains à la bouche – sont particulièrement exposés à la contamination. Chez toutes ces populations sensibles, les pathologies peuvent frapper plus durement, plus longtemps et se compliquer plus aisément.

Quelles maladies venant de quels animaux ?

Bien heureusement, peu de maladies transmissibles entre hommes et animaux représentent un réel danger. On distingue des maladies parasitaires, fungiques (dermatophytes) et bactériennes.

L’étude a répertorié quatre groupes de parasites pathogènes.

Tout d’abord le toxoplasme (Toxoplasma gondii) responsable de la toxoplasmose, maladie touchant particulièrement les femmes enceintes non immunisées et les personnes immunodéprimées. Elle se transmet par contact avec les déjections du chat.

Les larves des vers du genre Toxocara infestent le foie et les yeux, entraînant une perte de la vue et différents problèmes hépatiques. Les œufs de l’animal se retrouvent dans les fécès des animaux. Les larves qui en sortent sont capables d’infester un hôte après 2-3 semaines. Les bacs à sable contenant de vieilles déjections représentent une des principales sources d’exposition pour les enfants.

Les espèces du genre Cryptosporidium et le parasite Giardia duodenalis responsables respectivement de cryptosporidiose et de giardiase causent notamment des troubles digestifs (diarrhées et malabsorption intestinale). Les vecteurs de ces deux maladies sont les animaux de ferme mais aussi les chiens et chats. Là encore, c’est une contamination par les fécès.

Les bactéries infectieuses sont les plus nombreuses. Parmi elles : Bartonella sp, à l’origine de différentes pathologies (de la fièvre en passant par des problèmes cardiaques ), véhiculée par les puces des animaux, Campylobacter jejuni, entraînant fièvres, vomissements et diarrhées, présente dans les déjections des chats et chiens, surtout chez les chiots et chatons. Capnocytophaga canimorsus et Pasteurella multocida sont, elles, responsables de problèmes de coagulation graves et se transmettent par la salive lors d’une morsure ou en cas de léchage d’une blessure. Enfin, la salmonelle (Salmonella sp) provoque diverses maladies selon la sensibilité du patient, de la méningite à des infections locales. La bactérie est présente chez les animaux domestiques, rats, poulets, les amphibiens, reptiles… 11% des infections humaines proviennent d’ailleurs d’un contact avec ces derniers.

Quelles précautions ?

Vous l’aurez compris, les zoonoses se transmettent surtout par les déjections, morsures, griffures, lors de léchages… Pour éviter la contamination, un mot d’ordre : l’hygiène. Des mesures simples qui, faites régulièrement, préviennent les risques. Se laver les mains après un contact avec un animal, après une blessure causée par celui-ci ou le léchage d’une blessure. Ramasser les déjections de son animal en mettant des gants puis se laver les mains. Se garder de toute ingestion de pathogène en ne portant pas ses mains à la bouche, en évitant les léchages sur le visage et en éloignant les animaux de la cuisine. Il est aussi recommandé de nettoyer régulièrement la cage, l’aquarium, le panier, etc de son animal. Enfin, concernant les animaux malades, pour votre bien-être et le leur, évitez de les mettre en contact avec des personnes immunodéprimées.

Ces précautions, bien que nombreuses (cette liste n’est pas exhaustive), ne doivent pas pour autant laisser une psychose s’installer.  Rappelons que pour la majorité des personnes non fragilisées, le risque d’infection reste faible.

Source : Sciences et Avenir

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